Récit, 52 pages, 2012, en parfait état, ouvrage publié avec un frontispice de Gilbert Pastor
Extrait : « Il aimait marcher les journées de grand vent, la longue chevelure des feuillages ondulant près de lui, un fond d’air frais ravivant dans sa chair l’enfant d’autrefois qui parcourait les chemins à grandes foulées, imitait le trot ou le galop des chevaux, goûtait la liberté les yeux mi-clos. Il s’arrêtait un instant pour fabriquer d’une branche de noisetier une cravache, un bâton de marche… puis l’odeur de l’écorce et de la mousse le ragaillardissant, il reprenait sa course, la chaleur d’un flanc animal à ses côtés.
Ce que ses jeunes jambes avaient foulé de sentiers, les collines gravies, l’herbe sèche des prés, des champs, des plaines, avaient gagné l’éternité. Aucun des paysages contemplés jadis ne quittait son souvenir. Il s’était tenu droit jusqu’à l’étourdissement face à la tourbe des vents, au milieu de l’incendie des jours, du bleu sortilège de nuits entêtantes. »
(Extrait de La corne du vent)