
Société, 284 pages, 1971
La contestation menace le système de la libre entreprise. Elle a révélé que les valeurs et les aspirations des personnes ont changé ; l’autorité du chef, la légitimité du profit, la finalité de la société de consommation, les rapports de l’être humain et de la technologie sont remis en cause. Mais elle est suscitée par une exigence de dignité, de liberté, de noblesse de l’individu. Elle est ainsi porteuse d’un nouvel humanisme. Un groupe social a su discerner l’ampleur du péril, mais aussi les promesses du message noyées dans des violences insupportables ou puériles.
Irène Chédaux, à partir d’une documentation originale recueillie sur place, décrit l’effort de recherche et d’adaptation du « business » américain à ce mouvement de fond qui signale l’approche d’une mutation de civilisation. La thèse d’Irène Chédaux est qu’une révolution est en marche — ce qui ne surprendra pas — que l’Amérique en est le théâtre d’élection — ce qui étonnera certain-es — et que c’est l’entreprise qui est l’aile marchante du « Social Change » (rénovation de la société) — ce qui scandalisera celles et ceux pour qui les milieux d’affaires américains c’est Wall Street et ses messieurs aux gros cigares. Irène Chédaux détruit donc des idées reçues sur les États-Unis. C’est pourquoi elle a intitulé son ouvrage : Anti-clichés sur l’Amérique. Ce titre l’indique assez : la portée de ses réflexions dépasse celle d’une description des tendances managériales modernes dans l’entreprise américaine.